Le château de Pau, très emblématique et témoin du riche passé de la capitale béarnaise actuelle, est un monument phare qu’il faut absolument visiter lors de votre passage dans la ville. Ce château se dresse au centre de la vieille ville de Pau et est célèbre pour avoir vu naître le roi Henri IV. Le bâtiment porte précieusement les marques de ce monarque qui a grandi derrière ses murs : des portraits, des sculptures et des effets personnels ayant servi ou appartenu au Bon Roi y sont conservés et exposés aux visiteurs. Riche de dix siècles d’histoire, le château de Pau est classé monument historique en 1840 et renouvelé en 2004. Il s’agit du monument national le plus visité d’Aquitaine.

Histoire du château de Pau

Ce château est bâti sur un éperon roché accessible par le Pont de Nemours. Le domaine se constitue de parc qui s’étire le long du gave vers l’ouest et abrite un musée d’art et d’histoire qui relate les moments forts et les grandes révolutions qui ont marqué la ville de Pau et de ses environs. Sa grande tour principale, la tour Mazères qui tient encore parfaitement date du XIe siècle. Le début de la construction fut au XI siècle sous l’initiative des vicomtes de Béarn.

A ses débuts, l’architecture du château fut d’une rude simplicité : tour carrée de faible hauteur, corps du bâtiment courtement allongé au sud, palissade qui enserre l’étroit promontoire barré à l’est. L’ouvrage se voulait avant tout militaire mais portait des détails symboliques comme les trois pieux, symbole de la droiture planté pour désigner les limites du château pour son extension future. Aux cours du XIIe et du XIIIe siècle, les dynasties successives ont fait construire deux tours supplémentaires qui sont la tour Billère et la tour Montaüser.

Au XIVe siècle, Gaston Fébus, le célèbre seigneur de guerre fit transformer le château en une citadelle imprenable grâce au donjon de brique haut de trente-trois mètres, sur laquelle on peut encore voir l’inscription « Febus me fe » (« Fébus me fit »). Il fut aussi à l’origine de la quatrième tour : la tour de la monnaie et l’aile sud du château. Durant la Renaissance, plus précisément à partir de 1512, le château a encore changé d’aspect sous le règne des rois Navarre. Le château passa alors de forteresse à une résidence d’agrément.

Parmi ses résidents permanents à l’époque : Henri d’Albert et son épouse Marguerite de Navarre, sœur de François 1er. Ces derniers sont à l’origine de l’aménagement de la terrasse au sud du château et de la cour d’honneur ainsi que de l’escalier d’honneur à la place des anciennes cuisines. Les jardins et la cuisine dans l’aile nord furent aussi aménagés durant cette époque. D’ailleurs, l’on peut encore apercevoir les initiales de ces souverains sur les murs du plafond (reproduits au cours des travaux de restauration).

Après l’illustre passage de bon roi Henri IV, qui n’a pas apporté d’importants changements sur l’aspect du château, plus aucun souverain ne résida dans le château qui se détériora petit à petit jusqu’à ce que Louis-Philippes, dernier souverain de France, décide de le restaurer entièrement pour en faire une résidence royale luxuriante même si il n’a pas pu y séjourner à cause de son exil et de sa mort précoce. L’extérieur du château fut également remodelé avec l’ajout de la tour factice.

Durant de nombreuses années, des travaux de rénovations ont été effectués et le château a accueilli bon nombre de visiteurs comme Napoléon III, l’impératrice Eugénie et Isabelle II. Pendant  l’IIIe République, le château fut une résidence Présidentielle avant de devenir un musée national en 1926 avec une collection qui s’agrandit chaque année.